- Une table-ronde sur le thème "Accueillir, Soutenir, Inspirer: Construire l’avenir du sport féminin" a ponctué la soirée. © Radio Chablais.
Le "Forum Chablais Sport" sur l’avenir du sport féminin, organisé hier à Monthey par Chablais Région, a réuni experts et pionnières pour discuter des moyens d’accroître la visibilité et l’influence des femmes dans le sport suisse. Reportage.
L’avenir du sport féminin était au cœur d’un forum organisé jeudi soir par Chablais Région. Dans le public présent à la salle de la Gare de Monthey, étaient assis des présidents et des syndics de communes, des dirigeantes et dirigeants de clubs sportifs ou de simples spectateurs. Face à cet auditoire composé d’une soixantaine de personnes, les invités ont abordé les avancées récentes et les projets qui permettront d’augmenter, de consolider et d’affirmer la présence des femmes dans le monde sportif suisse. Une partie de la population encore trop souvent minorisées et sous-représentées.
Gagner en confiance et en légitimité
« Ça fait une quinzaine d’années qu’on en parle et qu’on constate les inégalités… et c’est tout. Mais depuis 2-3 ans, notre service s’est décidé à agir », illustre al’intervenant chablaisien Julien Echenard, chef du secteur développement et promotion du sport à l’état de Vaud. Et pour cause, depuis 2024, le canton de Vaud propose gratuitement le programme « Dirigeantes sportives », destiné exclusivement aux femmes désireuses de s’engager. « La formation connaît un immense succès et répond à un réel besoin », commente Julien Echenard.
En effet, les chiffres de l’État de Vaud sont sans équivoque : 31% de femmes parmi les membres de clubs vaudois, 34% de femmes actives au sein des comités de clubs et 24% de femmes présidentes de ces mêmes clubs. Bien que cette obligation ne concerne pas les clubs de sport locaux, la Confédération, dans sa modification de l’ordonnance fédérale sur le sport en janvier 2023, a inscrit une obligation pour les organisations sportives nationales d’atteindre une proportion de femmes et d’hommes d’au moins 40% dans leurs organes dirigeants.
« J’ai suivi cette formation et elle m’a permis de gagner en confiance et en légitimité », témoigne Thaïs Brana, présidente du Club de natation « Les Marsouins » d’Aigle. Le programme femmes dirigeantes met, entre autres, l’accent sur la conduite d’une équipe de bénévoles, la communication assertive et être outillée pour faire face à diverses difficultés. La volée 2025 vient d’ailleurs de se terminer.
L’exemple de Nyon
En plus d’entrer dans le monde du sport par la gouvernance, en devenant dirigeantes, on trouve aussi la possibilité d’adhérer à un club, en s’inscrivant à un sport. La manière « classique » en somme. A Nyon en dix ans, le nombre de femmes a quasi doublé au sein du service communal des sports, et a à sa tête depuis 2019, une femme. Une première. Dans la commune de La Côte vaudoise, il a été constaté qu’en féminisant le service des sports, le public féminin s’est rapproché du monde sportif. « Grâce à des journées spéciales et à des subventions supplémentaires, nous avons pu faire avancer cette cause. De plus, nous avons mis le paquet sur la communication, avec comme point d’orgue la campagne d’affichage ”Nyon célèbre ses sportives” en 2023, a expliqué lors du forum Floriane Jeannin, du service des sports de la Ville de Nyon. L’invitée de Chablais Région a même confirmé qu’une équipe féminine de football avait entretemps vu le jour.
Durant cette conférence également, la pionnière du football féminin, la Valaisanne Madeleine Boll est venue témoigner de son parcours. Reportage.
Guillaume Abbey










































